vendredi 28 mars 2008

Le rachat de Clear Channel n'est pas abandonné

La justice du Texas a décidé d'empêcher temporairement les banques de revenir sur leurs engagements de financer le rachat de Clear Channel pour 22 milliards de dollars. Si rien ne garantit le succès de cette transaction, celle-ci n'est pas abandonnée.

Le groupe américain de médias Clear Channel peut souffler. Du moins temporairement car la justice texane, saisie par les deux fonds d'investissement candidats à la reprise du groupe a en effet demandé aux banques de ne pas revenir pour le moment sur leurs engagements; à savoir le financement du rachat par endettement (LBO) pour 22 milliards de dollars.

Attention, cette décision ne sonne pas le succès de la transaction mais elle n'en sonne pas non plus le glas. L'injonction du juge vaut jusqu'au 8 avril, date à laquelle le juge réunira toutes les parties pour une audience préliminaire. "C'est une décision prise après l'examen des seuls documents des plaignants", a estimé Joel Greenberg, un avocat new-yorkais qui n'est pas partie prenante dans le dossier. "C'est la première d'une longue série d'étapes, mais une étape que les banques auraient aimé se passer", a-t-il conclu.

Par ailleurs, les banques ont demandé jeudi le transfert du dossier texan devant un tribunal fédéral de l'état. Une porte-parole de l'une d'entre elles, Citigroup, a refusé de commenter la décision de justice. Et Clear Channel n'a pas fait aucun commentaire.

Les banques visées sont Citigroup, Morgan Stanley, Credit Suisse, Royal Bank of Scotland (RBS), Wachovia et Deutsche Bank. Toutes les six avaient initialement accepté d'apporter plus de 22 milliards de dollars de financements, avec à la clé plus de 400 millions de dollars de commissions pour chacune d'elles. Mais accusant ces dernières de revenir sur leurs engagements, Bain Capital et Thomas H. Lee avaient engagé des procédures judiciaires mercredi à New York et au Texas. Clear Channel s'était joint au volet texan de la procédure.

L'accord initial prévoit une indemnité de rupture de 500 ou 600 millions de dollars selon les motifs d'abandon du projet, payable par les acheteurs sous certaines conditions.

En attendant, Wall Street, très attentive au dossier considéré comme un test pour le marché des LBO dans le contexte plus que délicat de la crise globale du crédit, a apprécié la décision du juge. L'action Clear Channel a rebondi de 9,96% après cette annonce jeudi soir, après avoir chuté de plus de 17% mercredi. Ce vendredi, les inquiétudes reprennent le dessus, le titre perdant plus de 5% à 28,08 dollars. Mais à 29,6 dollars, le titre est près de 30% en dessous des 39,20 dollars offerts par les acheteurs, les groupes de capital-investissement Bain Capital Partners et Thomas H. Lee Partners.

latribune.fr

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